Développer les connaissances sur le patrimoine naturel

Le gestionnaire de la réserve naturelle doit mettre en oeuvre les études scientifiques indispensables à l’amélioration de la connaissance du patrimoine et du fonctionnement écologique du site.

Les inventaires et suivis naturalistes qui sont menés constituent l’instrument de mesure de la richesse biologique de la réserve et les indicateurs d’une gestion cohérente et efficace sur l’ensemble du site, dans l’optique de la conservation du patrimoine. Aussi les résultats issus de ces suivis écologiques et les comparaisons menées sur plusieurs années, permettent de définir l’état de conservation des habitats et des espèces sur le marais. Ils permettent également de définir les atouts et les inconvénients de la gestion courante par rapport à cet état de conservation, dans une logique d’adaptabilité de cette gestion.

Ces études sont également à replacer dans le contexte plus large de la baie du Mont-Saint-Michel et de la basse vallée du Couesnon, car les facteurs d’influence peuvent aussi dépendre d’une évolution externe et ce malgré une gestion favorable sur le marais.

Voici l’ensemble des suivis ou inventaires réalisés sur la réserve :

  • Suivi des paramètres physico-chimiques des fossés
  • Suivi de la dynamique des communautés végétales des prairies
  • Suivi des communautés végétales aquatiques
  • Suivi des espèces floristiques patrimoniales aquatiques
  • Suivi des espèces floristiques patrimoniales des prairies
  • Suivi sur l’efficacité de la reproduction du Brochet
  • Suivi sur l’avifaune en période hivernale et de migration
  • Suivi sur l’avifaune en période de reproduction
  • Suivi de l’avifaune en période estival
  • Suivi des odonates
  • Suivi des amphibiens
  • Suivi des Chiroptères
  • Suivi sur la loutre
  • Inventaire des petits mammifères
  • Inventaire des orthoptères
  • Inventaire des lépidoptères
  • Inventaire des invertébrés aquatiques
  • Inventaire des reptiles

Développer les connaissances sur les espèces invasives ou envahissantes

Si certaines espèces faunistiques et floristiques sur le site, présentent un intérêt patrimonial, d’autres au contraire montrent une tendance à proliférer fortement dans les zones où elles se développent.

La présence et les effectifs des ragondins et rats musqués peuvent occasionner de réelles nuisances (déstructuration des berges). Au niveau floristique, des espèces concurrentes ont été relevées sur le marais. Il s’agit principalement, au niveau des prairies, de la canche cespiteuse (Deschampsia cespitosa) et du chardon (Cirsium arvense).

Deux espèces exotiques aquatiques ont également été recensées sur le réseau de fossés : l’Hydrophyte Elodea canadensis et l’hydrophyte flottant, Azolla filiculoides. Notons également la présence de Impatiens glandulifera sur les berges du Couesnon.

Ces espèces « invasives » ou « envahissantes » s’avèrent contraignantes pour la bonne gestion du site (risque de fermeture des milieux pour la canche, invasion des canaux par Elodea canadensis ou des berges du Couesnon par Impatiens glandulifera).

Des suivis doivent être mis en œuvre pour bien localiser ces espèces, appréhender leur mode de développement, expérimenter des modes de gestion éventuels. Les suivis permettent par la suite d’adapter la gestion pour lutter efficacement contre ces espèces.

Voici l’ensemble des suivis réalisés sur la réserve :

  • Suivi de l’espèce proliférante Canche cespiteuse (Deschampsia caespitosa)
  • Suivi de la répartition et de la vitalité des populations de Chardon des champs (Cirsium arvens)
  • Suivi sur la dynamique de la Balsamine de l’Himalaya (Impatiens glandulifera) en lien avec les pratiques d’arrachage
  • Suivi des espèces exotiques aquatiques du réseau de fossés (Azolla filiculoides, Elodea canadensis)
  • Veille sur les apparitions éventuelles de nouvelles espèces invasives ou envahissantes

Développer, synthétiser et partager les connaissances sur le patrimoine naturel

De par ses pratiques de gestion et le recueil d’informations qu’il entretien sur son site, via les suivis écologiques, le gestionnaire synthétise (dans le cadre d’une base de données cartographiques), et diffuse ses connaissances et données sur le patrimoine naturel du marais auprès des différents partenaires techniques, scientifiques et autres gestionnaires de réserves naturelles.

Il participe ainsi à l’enrichissement de programmes d’études, d’observatoires et de données d’activité, via la saisie informatique et le transfert de données compatibles. Il contribue ainsi à l’enrichissement des bases de données naturalistes sur le patrimoine naturel breton.

Par exemple, l’ensemble des connaissances recueilli sur le Flûteau nageant depuis 2006, dans le cadre des suivis annuels, a permis d’alimenter le plan national d’actions pour la conservation de l’espèce.

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